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La réduction des variétés florales tue les abeilles

La réduction des variétés florales tue les abeilles

C’est l’aboutissement d’une étude hollandaise énoncée dans le journal espagnol El Païs le 23 novembre 2014.

Les abeilles ainsi que toutes les autres espèces d’insectes butineurs luttent depuis plusieurs décennies contre le virus qui leur déforme les ailes; contre le Varroa – grand destructeur de colonies apicoles; contre les insecticides et notamment la tristement célèbre famille des néonicotinoides ou contre le réchauffement de la planète. A cela s’ajoute désormais la réduction de la biodiversité des plantes mellifères due à l’agriculture moderne.

Une étude à grande échelle

Le pays servant de terrain d’étude aux chercheurs est les Pays-Bas. Depuis le siècle dernier, plus de 80% de la surface de ce petit pays est devenu agricole. Les insectes pollinisateurs voient leur population décroitre rapidement, ce qui alarme les scientifiques mais fait également réagir certains agriculteurs. Plusieurs scientifiques hollandais prouvent la corrélation entre la disparité des abeilles et la diminution des végétaux floraux. Ces derniers travaillent essentiellement sur les espèces de butineurs sauvages, mais cela pourrait bien s’appliquer sur l’abeille domestique, apis mellifera.

Le chercheur Jeroen Scheper et écologiste de l’université de Wageningen explique que la limitation de nourriture pour les abeilles vient des effets négatifs du Varroa, des maladies et de la charge des pesticides pulvérisés. Il s’est également appuyé sur des scénarii présentant des ressources peu abondantes qui peuvent rendre vulnérables les abeilles. Il ajoute que ce mécanisme peut fonctionner dans les deux sens : « Les effets non létaux des pesticides peuvent négativement affecter l’efficacité des abeilles ouvrières, ce qui pourrait avoir un plus grand impact quand à la disponibilité des ressources florales ».

L’équipe hollandaise a également disséquée plus de 50 espèces de pollinisateurs sauvages, grâce à quelques collections de musées ou de taxidermistes, pour connaître les fleurs alimentant les butineuses cinquante an en arrière, avant que l’agriculture ne s’étende aux Pays-Bas.

Des réponses concrètes amenées par cette étude

Leurs propos sont très intéressants et amènent des explications quant à la dissémination aggravée de certaines espèces : « Le pollen est un recours alimentaire critique pour les larves d’abeilles, mais elles ne se développent pas avec toutes les espèces de plantes. Quelques espèces d’abeilles croissent seulement avec le pollen d’une fleur unique ou du famille florale, alors que d’autres espèces récoltent de grandes quantités végétales […] Les abeilles se développent plus doucement avec les variétés qui les attirent le moins. Et à l’inverse les abeilles sont moins exigeantes avec le nectar […] ». Les scientifiques ont donc certifié que les espèces butineuses en déclin actuellement, sont celles qui s’alimentent de plantes sauvages manquant aujourd’hui comme les fabacées (légumineuses).

En revanche d’après cette étude, les abeilles spécialisées en rosacées voient leur colonies augmenter. En effet, cette famille de plante comprend une grande variété de fleurs et d’arbres fruitiers dont les Pays-Bas sont un puissant exportateur. Toutefois Scheper insiste sur ses conclusions qui se concentrent essentiellement sur les espèces sauvages d’abeilles. Le problème peut augmenter, car la moindre diversité de fleur accompagne un lot de facteurs touchant aussi Apis mellifera. Seulement, peu d’apiculteurs travaillent avec les abeilles sauvages.

L’enquêteur, Francesco Nazzi de l’université d’Udine en Italie, ajoute que l’explication d’une telle dissémination est comme une tempête pour laquelle certains facteurs aggravent les autres et seraient la conséquence du déclin d’apis mellifera. Pour lui également, les maladies, les virus, les pesticides et l’expansion de l’agriculture moderne et intensive seraient à l’origine de la disparition des abeilles. Il pose alors la question de l’interaction entre les agents qui agissent en synergie pour diminuer les défenses immunitaires de l’abeille à laquelle il répond : « Cela est très important puisque les barrières sont fondamentales pour maintenir sous contrôle la diffusion des infections virales qui peuvent devenir destructrices aussitôt que n’importe quel facteur altère cet équilibre fragile, en promouvant une diffusion intense de pathogènes. ».

Pour l’inspecteur, chaque facteur nuisible doit être identifié afin d’éviter le déclin des abeilles. Aujourd’hui, le maintien des pathogènes est primordial pour réduire l’exposition des butineuses à ces derniers afin de remonter leur santé.

Etude divulguée dans le journal El Païs le 24 novembre 2014

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