En ce moment, choisissez votre cadeau dans votre panier dès 79€ !

Le blog
apiculteur

Autour du rucher

Tout savoir sur le miellat : de la goutte secrète au miel de forêt

Tout savoir sur le miellat : de la goutte secrète au miel de forêt

Qu’est‑ce que le miellat ? Une excrétion sucrée mystérieuse

Le miellat intrigue. Ce n’est ni du nectar, ni une résine, ni une sécrétion de plante. C’est une substance sucrée excrétée par des insectes comme les pucerons ou les cochenilles lorsqu’ils se nourrissent de la sève des arbres. Concrètement, ces petits suceurs filtrent la sève, retiennent les nutriments essentiels, puis rejettent un liquide visqueux, saturé de sucres : le miellat.

Cette sécrétion se dépose sur les feuilles, les branches, parfois sur les objets en dessous. Elle est collante, légèrement brillante, et attire rapidement d'autres insectes, notamment les fourmis… mais aussi les abeilles.

Qui fabrique le miellat ? Les insectes suceurs et leur rôle

Les principaux producteurs de miellat sont les pucerons, mais aussi les cochenilles, psylles ou encore certains homoptères. Tous ces insectes partagent la même stratégie alimentaire : ils percent les tissus végétaux pour aspirer la sève.

En retour, ils libèrent ce liquide sucré qui s’accumule à l’extérieur de leur corps. Ce miellat devient alors une véritable monnaie d’échange dans la nature : certaines espèces de fourmis élèvent littéralement des colonies de pucerons pour récolter leur miellat, allant jusqu’à les protéger des prédateurs. On appelle ça la trophobiose.

Comment le miellat devient-il "miel de miellat" ?

Dans certaines régions, notamment forestières, lorsque le nectar des fleurs se fait rare, les abeilles changent de stratégie. Elles repèrent le miellat laissé par les pucerons sur les feuilles ou les aiguilles des arbres, le récoltent, et le rapportent à la ruche.

Comme pour le nectar floral, elles le transforment : le miellat passe de bouche en bouche entre butineuses, jusqu’à être déposé dans les alvéoles. Là, il est ventilé, déshydraté, enrichi en enzymes, puis scellé une fois mûr. On obtient alors du miel de miellat, aussi appelé “miel de forêt”.

Différences entre miel floral et miel de miellat

Origine

Le miel floral provient du nectar produit par les fleurs. Le miel de miellat, lui, vient des sécrétions sucrées d’insectes. Cette origine différente influence directement sa composition.

Aspect et goût

  • Couleur : le miel de miellat est généralement plus foncé, brun ou presque noir.
  • Goût : plus corsé, boisé, parfois légèrement résineux, moins sucré que les miels floraux.
  • Cristallisation : très lente, parfois inexistante.

Composition

  • Plus riche en oligo-éléments et minéraux (potassium, fer, magnésium...)
  • Contient des sucres complexes comme la mélézitose
  • Conductivité électrique plus élevée que les miels classiques

Vertus et propriétés du miel de miellat

Ce miel singulier séduit aussi pour ses bienfaits. Riche en antioxydants et minéraux, il est souvent recommandé pour :

  • soutenir l’organisme en période de fatigue ou de convalescence ;
  • apaiser les maux de gorge grâce à ses propriétés antiseptiques ;
  • renforcer les défenses naturelles ;
  • apporter un complément naturel en micronutriments.

Sa texture onctueuse et son goût puissant en font aussi un miel recherché pour la cuisine, notamment dans les sauces, les marinades ou sur des fromages affinés.

Ce qu’il faut savoir avant de l’adopter

Le miel de miellat ne fait pas l’unanimité. Son goût fort peut surprendre, voire déplaire aux amateurs de miels plus doux. Sa couleur très sombre peut aussi rebuter, à tort.

Par ailleurs, comme tous les miels, il est déconseillé aux enfants de moins d’un an, et il faut veiller à le conserver à l’abri de l’humidité et de la chaleur.

Quels arbres produisent du miellat ?

Le miellat n’est pas spécifique à une seule essence. Il dépend des insectes présents et de leur hôte végétal. Parmi les arbres concernés, on retrouve :

  • Le chêne : miellat abondant, goût très prononcé.
  • Le tilleul : plus rare, avec des notes fraîches.
  • Le sapin : notamment dans les Vosges, à l’origine d’un miel AOP très réputé.
  • Le metcalfa : un insecte venu d’Amérique, très actif dans le sud de la France.

Comment se débarrasser du miellat sur les plantes ?

Quand on parle de miellat au jardin, c’est souvent en termes de nuisance. Feuilles collantes, surfaces noircies par la fumagine, fourmis qui montent et descendent les tiges… autant de signes d’une présence massive de pucerons ou de cochenilles.

Voici quelques gestes simples pour y remédier :

  • Pulvériser une solution à base de savon noir, diluée dans de l’eau tiède, pour éliminer les insectes et dissoudre le miellat.
  • Encourager les prédateurs naturels : coccinelles, syrphes ou chrysopes adorent les pucerons.
  • Tailler les parties infestées pour limiter leur expansion.
  • Limiter les engrais azotés, qui rendent les plantes plus attractives pour les pucerons.

En supprimant les insectes producteurs, on coupe la source du miellat.

Un produit naturel à (re)découvrir

Le miellat, à première vue anodin, raconte une histoire complexe entre plantes, insectes et abeilles. Longtemps ignoré, il donne pourtant naissance à un miel aux propriétés uniques, très prisé des connaisseurs. Sombre, dense, peu sucré, il offre une expérience gustative et nutritionnelle différente. Et s’il colle parfois aux doigts, il colle aussi à la mémoire de ceux qui le goûtent.

Articles associés