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Que faire de ses hausses après la récolte ?

Que faire de ses hausses après la récolte ?

Pourquoi bien gérer ses hausses après la récolte ?

Après la dernière extraction de miel, les hausses ne doivent pas être laissées à l’abandon. Une gestion rigoureuse est indispensable pour garantir la qualité du matériel, la santé des colonies, et la durabilité de l’équipement apicole.

Préserver la qualité du matériel

Les cadres encore recouverts de résidus de miel ou de cire sont très sensibles à la fermentation, surtout en ambiance humide. Si les hausses sont mal nettoyées ou stockées dans un endroit inadapté, cela favorise la formation de moisissures ou l’installation de parasites comme la fausse-teigne. Une hausse mal conservée devient vite inutilisable la saison suivante. Il est donc essentiel de nettoyer et entreposer les hausses dans de bonnes conditions dès la fin de la récolte. Pour plus de conseils pratiques, vous pouvez consulter les recommandations du guide sanitaire apicole de l’ITSAP (Institut de l’Abeille).

Assurer la santé des colonies

Un matériel mal entretenu peut devenir un vecteur de maladies telles que la loque américaine, la nosémose ou encore l’ascosphérose. Ces pathologies peuvent persister dans les cires et sur le bois. En désinfectant correctement les cadres et les hausses après chaque saison, on évite une recontamination au printemps. C’est aussi une bonne pratique de limiter le transfert de matériel d’une ruche à l’autre sans nettoyage préalable.

Optimiser la longévité des cadres et hausses

Les cadres en bois bien entretenus peuvent durer plusieurs années. En revanche, ceux laissés avec des résidus de propolis ou de miel fermenté se dégradent rapidement. Une gestion post-récolte efficace permet donc de rentabiliser l’investissement matériel sur le long terme. Elle évite aussi les achats inutiles en début de saison. De nombreux apiculteurs adoptent une rotation du matériel, en remplaçant progressivement les cadres anciens ou abîmés pour conserver une structure de ruche saine et performante.

Bien gérer ses hausses après la récolte, c’est donc préserver la qualité du miel futur, protéger ses abeilles et optimiser son matériel apicole — un geste simple mais essentiel pour toute saison suivante réussie.

Nettoyage des hausses : méthodes et précautions

Le nettoyage des hausses après la récolte est une étape indispensable pour garantir une hygiène optimale du matériel apicole. Cette opération permet de préparer les hausses pour la saison suivante, d’éviter les contaminations microbiennes et de limiter les attaques de parasites comme la fausse-teigne. Deux grandes méthodes s’offrent à l’apiculteur : le léchage par les abeilles ou le nettoyage manuel et désinfection.

Léchage par les abeilles

C’est une méthode naturelle très répandue, qui consiste à reposer les hausses sur les ruches juste après l’extraction pour que les abeilles nettoient les cadres en récupérant les dernières traces de miel.

Avantages :

  • Sans effort pour l’apiculteur.
  • Permet aux abeilles de recycler les restes de miel, évitant le gaspillage.

Précautions à prendre :

  • Éviter le pillage : ne jamais disposer les hausses en plein air ou au sol près du rucher. Cela attire les butineuses de toutes les colonies et déclenche des comportements agressifs.
  • Installer les hausses tard dans la journée ou tôt le matin, quand l’activité du rucher est plus calme.
  • Poser les hausses sur les ruches de production avec un couvre-cadres percé, ou entre deux corps, pour un accès direct mais limité.

Cette méthode est simple et efficace, mais elle nécessite vigilance et maîtrise du rucher pour éviter les désordres.

Nettoyage manuel

Quand le léchage n’est pas possible ou si les hausses doivent être stockées rapidement, le nettoyage manuel s’impose.

Grattage :

Désinfection :

  • Soude caustique (solution à 3-5 %) : utilisée pour désinfecter les hausses en bois. Elle élimine efficacement les germes, spores et bactéries pathogènes. Toujours rincer abondamment à l’eau claire et sécher soigneusement avant tout réemploi. Porter des gants, lunettes et vêtements de protection.
  • Flamme directe : avec un chalumeau à gaz, passer brièvement la flamme sur les surfaces en bois. Cette technique permet de stériliser le bois sans produit chimique. Ne pas insister pour éviter de brûler le bois ou d’affaiblir la structure.

Ces méthodes manuelles assurent un nettoyage complet et hygiénique, particulièrement recommandé dans les ruchers sujets aux pathologies bactériennes ou fongiques.

Conservation des hausses : stockage et protection

Une fois les hausses nettoyées, il est crucial de les conserver dans de bonnes conditions pour éviter leur dégradation pendant l'intersaison. Un mauvais stockage peut entraîner des problèmes d’humidité, favoriser le développement de moisissures, ou encore attirer des parasites destructeurs comme la fausse-teigne.

Conditions de stockage

Un environnement sec, propre et bien ventilé est indispensable pour entreposer les hausses après la récolte. L’humidité est l’ennemi numéro un du bois et de la cire.

Endroit sec et aéré :

  • Privilégiez un local fermé, hors gel, sans condensation, de préférence avec une ventilation naturelle.
  • Évitez les caves ou remises humides : cela favorise la prolifération des moisissures, même sur des cadres propres.

Empilement avec croisillons :

  • Pour assurer une bonne circulation de l’air, empilez les hausses en intercalant des petits tasseaux de bois (ou croisillons) entre elles.
  • Cela limite les zones de stagnation d’humidité et permet un séchage progressif du bois si de la condensation apparaît.
  • Vous pouvez également poser un grillage fin sur la pile pour empêcher l’intrusion d’insectes ou de rongeurs.

Protection contre les nuisibles

Même propres, les cadres contenant de la vieille cire ou des restes d’alvéoles sont très attractifs pour certains parasites, en particulier les larves de fausse-teigne (Galleria mellonella).

Prévenir la fausse-teigne :

  • Utilisez des répulsifs naturels, comme des linges imbibés de vinaigre blanc, ou placez des coupelles d’acide acétique (à manipuler avec précaution) dans les piles de hausses. Ces substances empêchent le développement des larves sans produits chimiques.
  • Une autre méthode consiste à congeler les cadres pendant 48h avant stockage, ce qui tue les œufs éventuellement présents dans la cire.

Surveillance régulière :

  • Inspectez tous les mois vos hausses stockées pour repérer d’éventuelles galeries, cocons ou larves.
  • Si une infestation débute, sortir les cadres contaminés, brosser et désinfecter avant que le parasite ne se propage à l’ensemble du matériel et utiliser des mèches soufrées pour assainir.

En résumé, une bonne conservation des hausses repose sur trois piliers : sécheresse, ventilation, et protection contre les parasites. Ces précautions garantissent que votre matériel reste propre, sain et prêt à l’emploi pour la prochaine saison apicole.

Rotation du matériel : renouveler pour prévenir

Même si une hausse bien entretenue peut durer plusieurs années, le renouvellement progressif des cadres est une pratique essentielle pour garantir la santé des colonies et la qualité du miel. Une rotation bien planifiée permet d’anticiper les problèmes sanitaires tout en maintenant un matériel fonctionnel et performant.

Renouvellement des cadres

Il est recommandé de changer entre 2 et 3 cadres par ruche chaque année, afin de limiter l’accumulation de résidus (pesticides, spores pathogènes, etc.) dans la cire. Les vieux cadres, souvent plus sombres, peuvent contenir des agents pathogènes comme la loque américaine ou la nosémose.

Ce renouvellement progressif :

  • Réduit le risque sanitaire.
  • Encourage le renouvellement du couvain dans des cellules plus propres.
  • Améliore la gestion du cycle biologique de la colonie.

Recyclage de la cire

La cire des anciens cadres peut être récupérée en la faisant fondre à l’aide d’un cérificateur solaire ou d’un bain-marie adapté. Une fois purifiée, elle peut servir à la fabrication de nouvelles feuilles de cire gaufrée, à condition de respecter les normes sanitaires.

Cette méthode permet à l’apiculteur de :

  • Réduire les coûts.
  • Recycler un matériau naturel précieux.
  • Maintenir un cycle apicole autonome.

Suivi du matériel

Pour une rotation efficace, il est conseillé d’étiqueter chaque hausse et cadre avec une date ou un code couleur indiquant leur année de mise en service. Ce suivi simple permet :

  • De planifier les remplacements en début ou fin de saison.
  • D’identifier rapidement les cadres à recycler ou à éliminer.
  • D’assurer une traçabilité optimale de votre matériel.

Cette méthode est particulièrement utile en apiculture professionnelle ou dans les grands ruchers, mais elle reste tout aussi bénéfique en apiculture de loisir.

Conclusion

Une gestion rigoureuse des hausses après la récolte est un geste fondamental pour assurer une apiculture durable et responsable.

En adoptant des pratiques de :

  • Nettoyage soigneux,
  • Stockage adapté,
  • Prévention contre les nuisibles,
  • et rotation régulière du matériel,

l’apiculteur renforce à la fois la santé des abeilles et la qualité du miel produit.

Ces gestes simples mais essentiels sont les garants de la pérennité du rucher et du respect des bonnes pratiques apicoles. Pour aller plus loin, explorez également les outils de traçabilité numérique et les ruches connectées, qui peuvent grandement faciliter la gestion de votre matériel au fil des saisons.

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