En ce moment, choisissez votre cadeau dans votre panier dès 79€ !

Le blog
apiculteur

Conseils en apiculture

Juillet, que doit faire l'apiculteur ?

Juillet, que doit faire l'apiculteur ?

En juillet, la saison apicole entre dans une phase charnière. Après l’intensité du printemps et des premières miellées, les colonies affrontent désormais les contraintes estivales : chaleur, sécheresse et raréfaction des ressources florales dans certaines régions. Pour l’apiculteur, c’est le moment d’observer attentivement l’état de chaque colonie, d’organiser les récoltes de miel d’été et de préparer la suite de la saison sans relâcher la vigilance. La réussite de l’année apicole dépend aussi de la qualité des actions menées ce mois-ci.

Activité des abeilles en juillet

Un pic d’activité… qui commence à décliner

Le mois de juillet représente souvent le sommet de l’activité dans la ruche, avant un ralentissement progressif en août. Les colonies sont encore bien peuplées, mais certains signes annoncent la transition :

  • La ponte de la reine diminue peu à peu, surtout si la canicule s’installe.
  • Le nombre d’abeilles butineuses reste élevé, mais les entrées de nectar peuvent chuter brutalement selon les floraisons locales.
  • Les ouvrières s’adaptent à cette évolution en réduisant certaines activités, et en concentrant leurs efforts sur la conservation des ressources.

Cette baisse progressive du dynamisme est naturelle, mais elle impose à l’apiculteur une vigilance accrue sur la santé globale de la colonie, en particulier sur la qualité du couvain et la présence de la reine.

Floraisons disponibles et miellée d’été

Les possibilités de butinage varient fortement d’une région à l’autre en juillet. Là où les ronces, le châtaignier, le tournesol ou encore la lavande sont présents, les butineuses peuvent encore rapporter de belles quantités de nectar. Ailleurs, c’est parfois la disette florale qui s’installe rapidement.

Plusieurs facteurs influencent la miellée :

  • La température : idéale entre 20°C et 28°C pour la sécrétion de nectar.
  • L’humidité du sol : une sécheresse prolongée limite la production nectarifère.
  • La force de la colonie : plus la population est nombreuse et active, plus la récolte potentielle est importante.

Dans ce contexte, l’apiculteur doit adapter ses décisions : pose de hausses supplémentaires, suivi du poids des ruches, ou début de la récolte en cas d’operculation des cadres.

Récoltes et gestion des hausses

Quand récolter le miel d’été ?

En juillet, les apiculteurs surveillent de près l’état des hausses. La récolte de miel d’été se déclenche lorsque les cadres sont operculés à plus de 80 %, signe que le miel est suffisamment déshydraté pour être conservé sans fermentation. Ce moment varie selon :

  • les types de floraisons (châtaignier, lavande, tournesol…),
  • les conditions météo (sécheresse ou pluies),
  • et la dynamique propre à chaque colonie.

La récolte doit être faite en fin de matinée ou en début d'après-midi, lorsqu'une partie des abeilles sont parties butiner. Il est conseillé d’intervenir rapidement après la fin des miellées pour éviter que les abeilles ne consomment ou ne déplacent les réserves.

Retirer les hausses : méthode et précautions

Lorsque les hausses sont prêtes à être retirées, plusieurs options s’offrent à l’apiculteur :

  • Utiliser un chasse-abeilles, insérée la veille entre le corps et la hausse.
  • Recourir à une brosse à abeilles, rapide mais plus intrusif.
  • Ou encore secouer manuellement les cadres, méthode plus lente mais sans matériel spécifique.

Avant de stocker les hausses, il est impératif de :

  • Vérifier l’operculation et le taux d’humidité (idéalement <18 li="">
  • Éviter de briser les opercules, pour ne pas altérer la qualité du miel.
  • Protéger les hausses récoltées des abeilles et de l’humidité en attendant l’extraction.

L’importance du tri des hausses

Toutes les hausses récoltées ne sont pas identiques. Certaines contiennent du miel clair (acacia, ronce), d’autres plus foncé (châtaignier, tournesol). Il peut être judicieux de séparer les hausses par type de miel pour produire des variétés monoflorales, si les conditions le permettent.

Un tri rigoureux permet aussi de repérer d’éventuelles anomalies :

  • odeur suspecte,
  • présence de couvain indésirable dans les hausses,
  • fermentation due à une récolte trop précoce.

Prévenir le stress estival et maintenir la vitalité de la colonie

Canicule et sécheresse : quels impacts sur la ruche ?

En juillet, la chaleur excessive peut perturber la colonie : les abeilles doivent ventiler pour maintenir une température constante dans le nid à couvain (environ 35 °C). Une canicule prolongée mobilise de nombreuses ouvrières à la ventilation et à la recherche d’eau, au détriment du butinage et du développement du couvain.

Le stress hydrique touche aussi les floraisons : certaines fleurs s’ouvrent mais produisent peu ou pas de nectar. Ce manque de ressources peut fragiliser les colonies, surtout celles très populeuses.

Installer un abreuvoir adapté

Un point d’eau est indispensable à proximité du rucher, idéalement entre 5 et 50 mètres. Pour être efficace, il doit :

  • être accessible aux abeilles (pierres, bouchons flottants, copeaux pour éviter la noyade),
  • être renouvelé régulièrement pour éviter la stagnation,
  • et si possible, être exposé à la lumière, car les abeilles localisent mieux les surfaces brillantes.

Un abreuvoir bien conçu permet de limiter les vols vers des sources inappropriées (piscines, abreuvoirs à bétail…).

Limiter le stress et favoriser la ventilation

Certaines pratiques peuvent aider à soulager les colonies :

  • Placer les ruches à l’ombre partielle ou utiliser des couvre-cadres isolants.
  • Éviter les manipulations longues en pleine chaleur.
  • S’assurer que l’entrée de la ruche est dégagée pour faciliter la ventilation.

En période de fortes chaleurs, l’apiculteur devient un gestionnaire thermique autant qu’un éleveur.

Préparer la suite de la saison apicole

Anticiper la fin de la miellée

Dans plusieurs régions, la grande miellée se termine courant juillet. La colonie amorce alors une transition : la ponte de la reine diminue, le couvain se réduit, et les réserves doivent progressivement se constituer. L’apiculteur doit identifier la fin de la miellée pour :

  • Retirer les hausses dès que les cadres sont operculés à plus de 75 %.
  • Éviter que les abeilles ne consomment le miel récoltable.
  • Évaluer la force de la colonie pour adapter les soins à venir.

Cette étape est stratégique pour maintenir un bon équilibre et préparer une récolte propre.

Contrôler le varroa dès la fin juillet

Le Varroa destructor, parasite redouté, prolifère dès que le couvain commence à diminuer. Pour limiter son impact :

  • Réaliser un diagnostic fin juillet, par comptage sur lange graissé ou test au CO2.
  • Évaluer l’infestation et prévoir un traitement adapté, en août.
  • Préparer un environnement sain pour que les abeilles d’hiver naissent en bonne santé.
  • Agir au bon moment est crucial pour limiter les pertes hivernales.

Observer, noter, planifier

Chaque visite en juillet doit permettre d’affiner son observation. Tenir un carnet de suivi est utile pour :

  • Noter la force des colonies, les dates de récolte, les signes de reprise de ponte.
  • Préparer d’éventuelles divisions tardives, si la météo et la floraison le permettent.
  • Planifier les actions d’août : traitement anti-varroa, nourrissement, renouvellement des cadres, etc.

L’été est une période de transition décisive : bien préparée, elle garantit un automne serein et un hiver sécurisé pour les colonies.

Articles associés