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L’apiculture en mai : gérer la croissance et anticiper l’essaimage

L’apiculture en mai : gérer la croissance et anticiper l’essaimage

L’apiculture en mai : un tournant dans la saison

Pourquoi mai est un mois crucial pour la ruche ?

Le mois de mai marque une période charnière dans l'année apicole. Les températures sont plus douces, la végétation est abondante et les journées s'allongent nettement, favorisant une reprise intense de l’activité dans les ruches. C’est aussi le moment où les colonies atteignent un niveau de développement critique : la ponte de la reine est à son maximum, les butineuses rentrent d'importantes quantités de nectar, et la dynamique interne de la ruche s'accélère.

Cette phase de croissance rapide est une excellente opportunité pour renforcer le cheptel, mais elle exige aussi une vigilance accrue. Un déséquilibre entre population, espace disponible et réserves peut entraîner l'essaimage, des maladies ou un affaiblissement de la colonie.

Mai est le mois où tout s'emballe : c'est à la fois la promesse d'une belle saison et le risque d'un emballement difficile à maîtriser sans suivi rigoureux.

Un rythme soutenu dans la colonie

Dès que les conditions météorologiques deviennent favorables, les abeilles multiplient leurs allées et venues entre les fleurs et la ruche. Le nectar et le pollen affluent, les réserves se reconstituent, et la reine accélère sa ponte. L'ensemble de la colonie fonctionne à un rythme soutenu, où chaque abeille assume une tâche essentielle pour soutenir le développement de la ruche.

Pour l'apiculteur, cette dynamique signifie qu'il ne faut pas relâcher l'attention. Une mauvaise anticipation peut entraîner :

  • une saturation du corps de ruche par le miel, au détriment de la ponte
  • un excès de jeunes abeilles inactives, propice à l'essaimage
  • un déséquilibre entre couvain ouvert et couvain fermé

Activité dans la ruche en mai

Accroissement de la population

En mai, la colonie entre dans une phase d'expansion maximale. La reine peut pondre jusqu'à 2 000 œufs par jour, ce qui fait rapidement grimper le nombre d'abeilles dans la ruche. À ce stade, la population peut dépasser les 40 000 à 50 000 individus, nécessitant un espace suffisant pour éviter toute forme de saturation.

Un corps de ruche bien géré doit offrir :

  • des cadres libres pour la ponte
  • des espaces de stockage pour les réserves
  • une ventilation suffisante, surtout si les températures grimpent

Rythme de ponte de la reine

La ponte de la reine suit une logique d'intensification progressive, qui atteint son apogée à l'approche du solstice d'été. Cependant, une reine âgée ou fatiguée peut montrer des signes de ralentissement. Il faut alors envisager un remplacement, notamment si :

  • la ponte devient clairsemée
  • le couvain est peu compact ou irrégulier
  • les abeilles construisent des cellules royales

Le mois de mai est donc idéal pour surveiller la qualité de la ponte et envisager un élevage de reines en cas de besoin.

Répartition des tâches dans la colonie

Avec l'explosion démographique, chaque abeille trouve sa fonction :

  • Les nourrices s'occupent du couvain en lui apportant gelée royale ou pollen.
  • Les cirières produisent de la cire pour agrandir les rayons et stocker miel et pollen.
  • Les butineuses collectent nectar, pollen, eau et propolis à l'extérieur.

Cette organisation millimétrée est fragile : un déséquilibre dans les ressources peut impacter la cohésion de la colonie.

Anticiper l'essaimage : un enjeu majeur en mai

Pourquoi les colonies essaiment-elles en mai ?

Le mois de mai est la période de plus forte propension à l'essaimage naturel. Ce phénomène, qui correspond à la division naturelle d'une colonie, survient lorsque celle-ci atteint un seuil critique de densité et de ressources. L'équilibre fragile entre ponte, place disponible et abondance de jeunes abeilles favorise la création de cellules royales et le départ de la vieille reine avec une partie de la colonie.

Les principaux facteurs déclenchants sont :

  • un corps de ruche saturé (couvain, réserves, abeilles)
  • une reine âgée dont la ponte faiblit
  • une abondance de nectar, propice au stockage et donc à la congestion
  • certaines lignées génétiquement plus enclines à essaimer

Une colonie qui essaime est une colonie perdue ou affaiblie : perte d'effectifs, interruption de ponte et baisse de production.

Prévenir en créant plutôt que subir

L'apiculteur ne peut pas empêcher l'essaimage, mais il peut le précéder intelligemment. Cela consiste à anticiper la dynamique de division naturelle de la colonie en procédant à des essaims artificiels. En retirant une partie du couvain ou de la population, on soulage la ruche tout en renforçant le cheptel.

Deux méthodes simples :

  • Essaim sur cadres : on prélève 1 ou 2 cadres de couvain, 1 cadre de miel, et des abeilles pour constituer une ruchette avec une cellule royale ou une reine fécondée.
  • Essaim à nu : on secoue un grand nombre d'abeilles dans une ruchette et on y introduit une reine.

Il est également utile de poser des ruchettes-pièges à proximité du rucher pour capturer d'éventuels essaims naturels. Il suffit d'y placer :

  • 1 ou 2 vieux cadres (dont un avec du couvain operculé si possible)
  • un peu d'attire-essaim ou de propolis chauffée au chalumeau pour stimuler l'intérêt

Poser les hausses au bon moment

Pourquoi faut-il ajouter une hausse en mai ?

Le mois de mai est celui des grandes floraisons : colza, acacia, aubépine… La quantité de nectar entrant dans la ruche devient importante et les abeilles ont besoin de place pour le stocker. Si le corps est déjà occupé par le couvain et les réserves, il faut alors ajouter une hausse, sans quoi :

  • le miel prendra la place du couvain
  • la reine sera freinée dans sa ponte
  • la colonie se sentira à l'étroit et risque d'essaimer

Une hausse posée trop tard compromet à la fois la récolte et l'équilibre de la colonie.

Comment bien poser sa hausse ?

La pose de hausse doit respecter quelques règles simples :

  • S'assurer que tous les cadres du corps sont occupés (abeilles, miel ou couvain).
  • Poser une grille à reine pour éviter que la ponte ne remonte dans les hausses.

En cas de miellée abondante, n'hésitez pas à poser une deuxième hausse rapidement, surtout si la première est en voie d'être remplie.

Récoltes secondaires : pollen et propolis

Récolter le pollen : une opération délicate

Le pollen est une source de protéines essentielle pour les abeilles, notamment pour nourrir le couvain. Toutefois, il est possible d'en prélever une petite partie pour la consommation humaine ou pour en faire un complément de nourrissement.

La récolte se fait à l'aide d'une trappe à pollen installée à l'entrée de la ruche. Les pelotes tombent dans un tiroir en passant à travers une grille qui les détache des pattes des butineuses.

⚠️ Toutefois, quelques règles sont à respecter :

  • Prélever modérément : trop de pollen prélevé = couvain affaibli.
  • Récolter fréquemment (tous les 2 jours environ) pour éviter la moisissure.
  • Sécher rapidement les pelotes pour une conservation optimale.

Cette récolte reste optionnelle et doit toujours être ajustée à la force de la colonie. Mieux vaut s'abstenir si les conditions climatiques sont instables ou si la miellée est faible.

Récolter la propolis : simple et utile

La propolis est une résine végétale utilisée par les abeilles pour assainir la ruche. L'apiculteur peut en récolter une petite quantité à l'aide d'une grille à propolis placée sur le haut des cadres.

Après quelques semaines, les abeilles auront comblé les interstices. Il suffit alors de :

  • Retirer la grille,
  • La placer au congélateur pendant 24h,
  • La plier pour détacher les morceaux durcis.

Cette récolte, bien que modeste, est très précieuse. La propolis possède des propriétés antibactériennes et antifongiques intéressantes aussi bien pour l'humain que pour renforcer l'immunité de la ruche (en infusion ou dans les compléments).

Transhumer ses ruches en mai : diversifier les miellées

Pourquoi pratiquer la transhumance ?

Au mois de mai, les floraisons varient fortement selon les zones géographiques. Pour profiter pleinement des différentes miellées, l'apiculteur peut pratiquer la transhumance : déplacer ses ruches vers des zones mellifères riches et temporaires (acacia, tilleul, montagne, lavande…).

Ce choix stratégique permet :

  • de diversifier les productions de miel
  • d'augmenter les volumes récoltés
  • de soulager les zones surexploitées localement

La transhumance demande de l'organisation mais peut transformer une saison moyenne en récolte exceptionnelle.

Comment bien transhumer ?

Une bonne transhumance repose sur la préparation logistique et la maîtrise du calendrier des floraisons. Il faut également veiller à ne pas perturber excessivement les colonies.

Avant de transhumer :

  • Assurez-vous que les colonies sont fortes, saines et bien nourries.
  • Bloquez les ruches la veille au soir, une fois les butineuses rentrées.
  • Transportez les ruches de nuit pour éviter l'échauffement.

À l'arrivée :

  • Orientez les ruches correctement (est ou sud).
  • Débloquez les entrées dès le lever du jour.

???? Conseil : planifiez votre transhumance selon les bulletins floraux locaux et la météo. Un coup de gel ou un vent sec peut compromettre une floraison entière, comme celle de l'acacia.

Floraisons de mai : quelles miellées espérer ?

L'acacia, vedette incertaine du mois

Le robinier faux-acacia est la grande espérance des apiculteurs de plaine en mai. Son miel doux, liquide et clair est très recherché. Mais la floraison est capricieuse : elle demande une température douce (≥19°C) et un air humide pour produire du nectar.

???? Risques à surveiller :

  • nuits froides = fleurs fermées
  • vent sec = fleurs desséchées
  • pluie = chute des fleurs avant la butinée

Dans certaines régions, l'acacia est inexploitable une année sur deux. C'est pourquoi il est souvent judicieux de prévoir un plan B mellifère (châtaignier, ronce, tilleul…).

Autres floraisons notables en mai

Outre l'acacia, d'autres floraisons riches en nectar ou pollen peuvent donner de belles miellées :

À retenir : chaque terroir a ses spécificités. Observez le couvert floral autour de votre rucher ou renseignez-vous auprès d'autres apiculteurs locaux pour planifier votre stratégie.

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