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Conseils en apiculture

L’essaimage : quelques conseils de base

L’essaimage : quelques conseils de base

Implanter un nouvel essaim d’abeilles dans une ruche n’est pas compliqué, toutefois, l’opération requiert un minimum de connaissances en apiculture pour assurer un bon développement de l’élevage. 

Quand et pourquoi essaimer ?

L’essaimage est un mode de reproduction des colonies d’abeilles. C’est un procédé naturel qui se produit, en France,  au printemps ou au début de l’été. Il dure environ deux semaines et permet à l’essaim d’abeille de construire des cellules royales. C’est dans ces cellules royales que la reine pondra ses œufs, qui se nourriront de gelée royale. Une fois cela fait, la reine réduit son régime alimentaire (elle consomme moins de pollen) pour perdre du poids et pouvoir voler à nouveau. 

L’essaimage se fait peu de temps avant la miellée, c’est-à-dire la production de miel. C’est le moment où le couvain (les œufs en développement) est à son maximum et la population d’abeille devient trop grande pour la ruche.  De plus la reine commence à être âgée, les ouvrières se rendent compte qu’il est temps de la remplacer. Un groupe d’abeille part donc à la recherche d’une nouvelle place où s’installer. En effet, un rucher est une véritable entreprise, avec une réelle division hiérarchique. Il y a les « cadres » (les reines), et les ouvrières.  L’essaimage permet de « réorganiser » l’ensemble afin de permettre à nouveau de produire de la cire d’abeille (le miel). 

Toutefois, l’apiculteur peut gérer cette reproduction de manière artificielle lorsqu’il veut soit remplacer son cheptel, soit remplacer des reines malades, soit lorsqu’il veut multiplier ses ruches ou encore lorsqu’il commence son activité d’apiculture (afin d’avoir une plus grande récolte de cire). L’essaimage artificiel est donc l’alternative lorsqu’on ne veut pas acheter toute une ruche. La première condition nécessaire est d’être dans une période propice pour l’élevage. La meilleure période pour pratiquer l’essaimage artificiel est le début de saison (où le pollen se trouve en abondance), ce qui limite l’essaimage naturel.

Le nécessaire pour l’essaimage

Avant de commencer, pensez à avoir le même nombre de ruches que d’essaims que vous voulez développer. Il faut également de la place car vous allez devoir placer les nouvelles ruches à 5 km du rucher existant (si vous en avez déjà un). Cet emplacement secondaire ne sera que temporaire. Prévoyez aussi des cadres de ruche neufs pour faciliter la division entre chaque ruche. Composez un verre de sirop de biberonnage avec deux volumes identiques d’eau et de sucre en y ajoutant 10% de miel.

Une bonne sélection

La visite des ruches à diviser doit être faite au printemps pour déterminer les colonies d’abeille à essaimer, car une bonne sélection s’impose. Évitez les sélections globales. La sélection doit être rigoureuse car certaines colonies hybrides sont de peu d’intérêt. Repérez les colonies qui essaiment régulièrement tous les ans car il y a de fortes chances qu’elles aient les meilleurs gènes.

Choisissez aussi les abeilles en fonction du tempérament que vous recherchez et de la qualité de miel qu’elles produisent. Les meilleures colonies à essaimer sont celles qui ont déjà survécu à un hiver, qui ont déjà produit plus de 6 cadres de couvain et de ponte, qui comportent des faux bourdons déjà nés, et qui doit être assez populeuse. Cette colonie choisie sera alors une « ruche-mère ». Au cours de la sélection, faites attention à la reine en l’isolant sur son cadre en vous aidant d’un support pour ne pas prendre le risque de l’écraser.

L’opération d’essaimage

Prenez deux cadres de couvain comportant des œufs encore non éclos, puis un autre qui ne comporte que du couvain operculé et un autre ne contenant que des réserves, et bien sûr, les abeilles qui vont avec. Gardez en tête leur ordre dans la ruche mère et disposez-les de la même façon dans la nouvelle ruche, avec le cadre à nourriture contre la paroi. Ajoutez un 5ème cadre à jambage neuf.

Assurez-vous que la ruche ne soit pas trop fraîche pour la colonie. Fermez ensuite la porte d’entrée. Une fois l’opération faite, mettez les ruches dans leur résidence secondaire et nourrissez-les pendant 3 jours de sirop. Attendez 6 jours minimum, pour déplacer à nouveau les ruches auprès de leur ruche-mère. Par précaution, n’ouvrez jamais vos ruches avant le 26ème jour suivant la division au risque de tuer votre nouvelle colonie. En somme, la patience est de rigueur car il faut aussi laisser faire Dame Nature afin d’assurer le développement du rucher et la pérennisation de l'exploitation d'abeille.

Un essaim dans mon jardin, que faire ? 

Si en vous promenant dans votre jardin, vous tombez sur un essaim d’abeille, ne paniquez-pas.  En effet, c’est la règle la plus importante préconisée par tous les apiculteurs et autres professionnels de l’apiculture. Il ne faut pas s’affoler. Vous devez vous approcher doucement de l’essaim afin de vérifier qu’il s’agit bien d’abeilles et non pas de frelons ou de guêpes.  Vous ne devez surtout pas utiliser d’insecticides ou autres produits de ce genre sur les essaims

Avant d’intervenir, il est important de bien observer l’essaim. Laissez aux ouvrières le temps de bien se poser. Il peut arriver qu’au bout de quelques minutes, elles décident de changer d’endroit. Les professionnels du domaine apicole recommandent donc d’attendre au moins une demi-heure. Si au-delà de cette durée, les abeilles sont toujours au même endroit, alors vous pouvez intervenir. 

Une fois que vous vous êtes assuré que l’essaim ne change pas de place, et qu’il s’agit bien d’abeilles, alors il est conseillé de faire appel à un apiculteur. En effet, les professionnels de l’apiculture sont les mieux à mêmes de récupérer les essaims « sauvages ».  Si vous n’en connaissez pas, et que vous habitez en France, vous pouvez contacter le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours) de votre région.  Vous pouvez aussi consulter leur site Internet sur lequel vous trouverez la liste de tous les apiculteurs de votre région. 

En France, il existe aussi ceux qu’on appelle les « cueilleurs d’essaims ». Ce ne sont pas forcément des professionnels du domaine apicole, mais cela peut arriver que ce soit des apiculteurs. Dans tous les cas, ce sont avant tout des bénévoles qui assurent la récolte d’essaims sauvages.  Ils sont équipés et savent ce qu’ils font.  Ces cueilleurs s’inscrivent sur une liste et s’engage à respecter l’essaim et les abeilles (reines et ouvrières) lors de la récolte.

S’ils se rendent compte qu’il ne s’agit pas d’abeilles. Ce cueilleur apicole doit être à même de vous conseiller une entreprise qui pourra se charger de ces animaux.

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