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Le séquençage du génome des abeilles : une piste sérieuse contre le déclin ?

Le séquençage du génome des abeilles : une piste sérieuse contre le déclin ?

Le Ministère de l'Environnement avait reconnu que l'action des pollinisateurs représentait un « service écologique rendu » estimé entre 2 à 5 milliards d'euros par an. Malheureusement, les abeilles font face à toute une panoplie de menaces et disparaissent par milliers chaque année. La question du déclin n'est donc pas à prendre à la légère.

Et si la génétique pouvait les aider ?

Il faut sauver les abeilles

Dans la lutte engagée contre le déclin des colonies d'abeilles, la piste génétique fait partie des solutions explorées par les chercheurs. 10 000 gènes environ ont été identifiés en 2006 avec le premier séquençage complet du génome de l'abeille domestique. Cela a permis d'identifier les différentes souches d'abeilles à l'intérieur d'une colonie et caractériser le brassage génétique.

Les objectifs : éviter la consanguinité, déterminer si certaines souches sont invasives, et garantir une diversité cruciale pour le bon fonctionnement de la ruche.

Le séquençage est également utilisé pour trouver au sein d'une population des marqueurs génétiques associés à un caractère particulier. Cela peut être la capacité à produire davantage de miel mais surtout la résistance à une maladie.

Les causes du déclin des abeilles sont nombreuses : les produits phytopharmaceutiques utilisés par les agriculteurs (pesticides et insecticides), les prédateurs (le varroa, le frelon asiatique), les pathogènes (maladie, virus, champignons).

genome de l'abeille

Lutte contre le varroa : la génétique est-elle le dernier recours ?

De toutes les menaces qui pèsent sur les abeilles, le varroa est peut-être la pire. La filière apicole dépenserait en moyenne 10% de son chiffre d'affaires dans la lutte contre le ce parasite.

Les échanges commerciaux au milieu du XXème siècle ont favorisé le transfert du varroa de l'Asie vers l'Europe. Le problème est que contrairement à l'abeille asiatique, l'abeille européenne ne sait pas comment se défendre contre ce parasite. Les colonies infectées meurent donc au bout de quelques mois car le varroa s'attaque directement à la lymphe.

Au milieu des années 90, les chercheurs ont toutefois remarqué que des petites populations d'abeilles européennes ont développé des comportements limitant la multiplication du parasite. L'expression de ce caractère peut être transmise à la descendance. Grâce au séquençage du génome, les chercheurs de l'INRA, de l'ITSAP-Institut de l'abeille et de Labogena, travaillent donc pour développer un outil permettant de déterminer si une abeille exprime ces mêmes comportements contre le varroa. Avec la descendance des abeilles sélectionnées, l'apiculteur aura plusieurs générations résistantes au varroa.

Doit-on laisser sortir l'abeille génétiquement modifiée ?

Le séquençage du génome des abeilles a ouvert la porte à plusieurs possibilités.

La voie vers l'abeille génétiquement modifiée (AGM) est donc toute tracée. L'année dernière, des chercheurs japonais ont appliqué une technique d'édition du génome appelée CRISPR-Cas9, cette enzyme est utilisée pour modifier facilement l'ADN. Avec cette méthode, le sperme des mâles porteurs du transgène peut être recueilli puis utilisé lors de procédure d'insémination artificielle de reines. Si l'idée d'une abeille super-résistante est alléchante, il faut toutefois garder en tête les risques qu'elles pourraient représenter.

La modification génétique n'aura-t-elle pas des impacts sur le miel que nous allons consommer ?

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