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Étiquetage du miel : Ce que dit la loi en 2025

Étiquetage du miel : Ce que dit la loi en 2025

Pour mettre son miel sur le marché en toute légalité, l’apiculteur doit respecter des règles d’étiquetage strictes. Loin d’être une simple formalité, l’étiquette du pot de miel garantit la transparence envers le consommateur, assure la traçabilité du produit et valorise le travail de l’apiculteur.

Mais attention : entre mentions obligatoires, mentions interdites, nouvelles consignes de tri et exigences sur les dénominations de vente, la réglementation a évolué ces dernières années.

Dans cet article complet, nous vous guidons étape par étape pour concevoir une étiquette conforme, informative et valorisante, tout en évitant les erreurs fréquentes.

Ce que dit la réglementation sur le miel

Le miel est défini par la directive européenne 2001/110/CE et le décret français n°2003-587. Il s’agit d’une substance sucrée naturelle produite par les abeilles (Apis mellifera) à partir du nectar des plantes ou des sécrétions d’insectes suceurs. Les abeilles les entreposent et les laissent mûrir dans les rayons de la ruche.

Pour être commercialisé sous l’appellation « miel », le produit ne doit faire l’objet d’aucune addition : ni sucre, ni arôme, ni additif, ni autre ingrédient alimentaire. Le miel est un produit unique, pur, dont la composition est strictement encadrée par la loi.

Dès lors qu’un ingrédient est ajouté, le produit ne peut plus porter la dénomination "miel". Il devra alors être nommé de façon descriptive, par exemple : « préparation à base de miel et de gelée royale ».

Enfin, la réglementation impose que les constituants naturels du miel, comme le pollen, ne soient pas retirés (à l’exception du miel filtré). Cette exigence vise à préserver l’authenticité du produit.

Les mentions obligatoires sur l’étiquette d’un pot de miel

Pour qu’un pot de miel soit légalement commercialisable en France, il doit comporter six mentions obligatoires, toutes clairement lisibles, sans ambiguïté, conformément au décret n°2003-587 et au règlement INCO (UE) n°1169/2011.

1. La dénomination de vente

Il s’agit du nom réglementaire du produit : miel de fleurs, miel de miellat, miel filtré, miel en rayons, etc. Cette dénomination peut être complétée par :

  • Une origine florale : ex. miel d’acacia, miel de lavande
  • Une origine géographique : ex. miel de montagne, miel de Provence
  • Un critère qualitatif : ex. miel crémeux, miel de printemps

Attention : ces mentions ne doivent pas induire le consommateur en erreur sur l’origine ou la qualité.

2. Le poids net

Mention obligatoire à partir de 5g, sous la forme : « Poids net : … g » ou « … kg ». Elle doit respecter une taille minimale de caractère :

  • Étiquette > 80 cm² : 1,2 mm minimum
  • Étiquette < 80 cm² : 0,9 mm minimum

3. La date de durabilité minimale (DDM)

Formulation : « à consommer de préférence avant fin … ». Elle dépend de la durée de conservation :

  • Entre 3 et 18 mois : mois + année
  • Plus de 18 mois : année seule

4. Le nom ou la raison sociale et l’adresse

Doit figurer sur le pot : l’apiculteur, le conditionneur ou le vendeur. Il est possible d’y ajouter le numéro de SIRET et/ou le code emballeur (fourni par la DDPP).

5. Le numéro de lot

Il peut être remplacé par la DDM si elle est clairement exprimée. Exemple : Lot n° 2025/01 ou L2025A.

6. Le pays d’origine

Exemples autorisés : « Récolté en France », « Origine France », « Produit en France ». En cas de mélange de miels :

  • Conditionné en France : mention obligatoire de tous les pays d’origine par ordre pondéral
  • Conditionné hors France : mention globale autorisée : « mélange de miels originaires et non originaires de l’UE »

7. Les consignes de tri (depuis 2023)

Depuis le 9 mars 2023, l’étiquette de miel doit comporter la signalétique Info-tri :

  • Le logo Triman (obligatoire)
  • La composition de l’emballage (pot, couvercle, opercule, etc.)
  • La destination des éléments (poubelle, bac de tri…)

Cette information est transmise par l’éco-organisme (CITEO, Adelphe…). La taille minimale du logo est de 10 mm.

Les mentions facultatives autorisées

En plus des mentions obligatoires, les apiculteurs peuvent enrichir leurs étiquettes avec certaines mentions informatives, sous réserve qu’elles ne soient ni trompeuses ni ambiguës pour le consommateur.

1. Origine florale ou végétale

Il est possible d’indiquer des mentions comme « miel de lavande », « miel de thym », à condition que :

  • Ces fleurs soient dominantes dans la récolte
  • Leur période de floraison et leur origine soient identiques
  • En cas de mélange : mention « mélange » obligatoire (ex. : « mélange de miels de thym et de lavande »)

2. Origine géographique ou topographique

Des appellations telles que « miel de montagne », « miel du Jura » ou « miel de Provence » sont autorisées si :

  • Le miel provient exclusivement de cette zone géographique
  • L’origine est clairement identifiable (le pays doit être mentionné)
  • Exemple interdit : « miel de Crète » sans préciser « origine Grèce »

3. Critères spécifiques de qualité

Vous pouvez ajouter des indications comme :

  • « miel de printemps »
  • « miel crémeux »
  • « miel liquide »

Ces mentions ne sont pas des dénominations de vente mais des informations complémentaires.

4. Mentions valorisantes autorisées

Vous pouvez aussi faire figurer :

  • « Récolté et mis en pot par l’apiculteur », si cela est vrai
  • Labels : AOP, IGP, Label Rouge, AB (sous conditions de certification)

Les mentions interdites à ne pas apposer

La réglementation française et européenne encadre strictement l’étiquetage du miel. Certaines expressions sont interdites car elles peuvent induire le consommateur en erreur, prêter à confusion, ou valoriser à tort un produit.

1. Termes valorisants non autorisés

Les termes suivants ne doivent pas figurer sur les étiquettes :

  • « Miel naturel »
  • « Pur miel »
  • « 100% miel »
  • « Miel de terroir »
  • « Miel de pays »

Ces mentions peuvent laisser croire que le miel a une qualité supérieure ou une composition différente, ce qui contrevient au principe de transparence de l’information.

2. Mentions interdites sur les préparations

Dès qu’un autre ingrédient est ajouté au miel (ex. : gelée royale, truffe), le produit ne peut plus être appelé « miel ». Il doit porter une dénomination descriptive telle que :

  • « Préparation à base de miel et de gelée royale »
  • « Préparation à base de miel et de truffes »

Il est obligatoire d’indiquer les pourcentages des ingrédients dans la liste, même si celle-ci est normalement facultative pour le miel pur.

3. Mauvaises dénominations géographiques ou topographiques

Certaines mentions géographiques sont interdites si l’origine n’est pas clairement définie :

  • « Miel de Crète » sans « Origine : Grèce »
  • « Miel de la plage » sans justification de provenance

Toute mention de type régionale ou topographique doit être justifiée et accompagnée du pays d’origine explicite.

4. Mauvaises dénominations techniques

Les dénominations suivantes ne sont pas conformes :

  • « Miel d’alvéoles » (remplacer par « miel avec morceaux de rayons »)
  • « Miel liquide », « crémeux », « doré » → autorisés uniquement comme mentions informatives

Les exigences de présentation

En plus des mentions obligatoires et autorisées, l’étiquette d’un pot de miel doit respecter des règles précises de lisibilité, de présentation visuelle et de formatage.

1. La quantité nette

Elle doit apparaître clairement sous la forme : « Poids net : ... g » ou « ... kg », selon le conditionnement. Cette mention est obligatoire pour tout contenant supérieur à 5g.

Tous les grammages sont autorisés, mais la lisibilité doit être parfaite, sans ambiguïté.

2. Taille minimale des caractères

Le Règlement INCO (UE) n°1169/2011 impose une taille minimale de police pour les mentions légales :

  • Étiquette supérieure à 80 cm² : 1,2 mm de hauteur minimum
  • Étiquette inférieure à 80 cm² : 0,9 mm de hauteur minimum

Cela garantit que les informations soient facilement lisibles par le consommateur.

3. Disposition et lisibilité

  • Les mentions doivent être clairement visibles, dans une zone bien exposée du pot
  • L’usage de polices trop décoratives, ou de couleurs peu contrastées avec le fond, est à éviter
  • Il est recommandé de séparer les informations légales des mentions marketing

4. Supports d’impression

L’étiquette peut être en papier, plastique ou tout autre support, à condition de rester intacte, lisible et durable pendant toute la durée de vie du produit.

Les consignes de tri et l’étiquetage environnemental

Depuis le 1er janvier 2022, et de manière obligatoire depuis le 9 mars 2023, tous les emballages de denrées alimentaires, y compris les pots de miel, doivent comporter une signalétique de tri appelée « Info-tri ».

1. Le logo Triman

Le logo Triman est désormais obligatoire sur l’étiquette ou l’emballage. Il permet d’indiquer au consommateur :

  • Que l’emballage est recyclable
  • Dans quelle poubelle ou bac de tri il doit être jeté

Ce logo peut être :

  • En noir et blanc ou en couleur
  • Sous forme compacte (6 mm minimum) ou standard (10 mm minimum)
  • Apposé directement sur l’étiquette ou sur un flyer joint à l’emballage

2. Informations complémentaires à faire figurer

En plus du logo Triman, l’info-tri doit indiquer :

  • La composition de l’emballage (pot en verre, opercule, couvercle...)
  • La destination de chaque élément : verre → bac verre ; couvercle métal → tri sélectif ; etc.
  • Optionnel : le cartouche « Le tri + facile »

3. Inscription à un éco-organisme

Chaque apiculteur mettant en marché ses pots doit être inscrit auprès d’un éco-organisme agréé (ex. : CITEO, Adelphe).

Après inscription et paiement de la contribution, vous recevrez les éléments graphiques à apposer sur vos emballages.

Conclusion

L’étiquetage du miel ne doit rien laisser au hasard. Pour être conforme à la réglementation française et européenne, chaque pot doit mentionner clairement sa dénomination de vente, son origine, son poids net, la DDM, le lot, ainsi que les coordonnées du responsable.

Attention également à ne pas utiliser d’expressions trompeuses ou interdites, comme "pur miel" ou "100 % miel", qui pourraient vous exposer à des sanctions. Le respect des règles d’étiquetage contribue à instaurer une relation de confiance avec vos consommateurs.

Enfin, n’oubliez pas l’Info-tri : depuis 2023, le logo Triman et les consignes de tri sont obligatoires pour tout emballage, et font désormais partie intégrante d’une étiquette bien conçue.

En respectant ces bonnes pratiques, vous valorisez non seulement votre production apicole, mais vous participez aussi à une apiculture responsable et transparente.